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La situation normale en islam est la paix, fondement des relations entre les groupes humains. Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants, qui accordent foi à Son message
La situation normale en islam est la paix, fondement des relations entre les groupes humains. Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants, qui accordent foi à Son message : « Ô vous qui croyez, entrez pleinement dans la Paix et ne suivez point les pas du Démon : il est certes pour vous un ennemi manifeste. »[1] La Paix ici signifie l’islam.[2] L’islam procure en effet la paix à l’être humain : la paix avec lui-même, la paix dans sa famille, dans sa société, et avec ceux qui l’entourent. L’islam est une religion de paix.
Ceci n’a rien d’étonnant puisque le mot islâm dérive de la même racine que as-salm (la paix). La paix est l’un des principes fondamentaux de l’islam, voire le principe fondamental. On peut même considérer qu’islam est synonyme de paix, vu la proximité linguistique des deux termes en arabe.[3]
La paix est en islam la situation normale qui conduit à la coopération, à la connaissance mutuelle et à la prospérité pour tous. Tant que les non-musulmans ne rompent pas cette situation de paix, l’islam considère que musulmans et non-musulmans sont des frères en humanité.[4] La sécurité est assurée dans les relations entre musulmans et non-musulmans, non pas suite à un accord, mais parce que la paix est la norme tant qu’aucun acte d’hostilité contre les musulmans ne vient remettre en cause ce fondement.[5]
Les musulmans ont donc le devoir d’établir des relations cordiales avec les adeptes d’autres religions et les peuples non-musulmans, sur la base de cette fraternité humaine et selon le principe coranique : « Ô êtres humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en nations et en tribus pour que vous vous connaissiez les uns les autres. »[6] La multiplicité des peuples n’est pas destinée à ce qu’ils se querellent et se détruisent, mais à ce qu’ils se connaissent entre eux pour établir des relations amicales et cordiales.[7]
Cette orientation est confirmée par de nombreux versets coraniques qui appellent à établir des relations pacifiques avec les non-musulmans dès lors qu’ils se montrent disposés à la réconciliation et à la paix. Dieu dit par exemple : « Et s’ils inclinent à la paix, fais de même, et remets-t’en à Dieu. »[8] Ce verset prouve sans équivoque que les musulmans préfèrent la paix à la guerre, et que dès lors que l’ennemi incline à la paix les musulmans sont prêts à l’accepter dans la mesure bien sûr où leurs droits sont préservés.
Selon as-Suddî[9] et Ibn Zayd[10], ce verset signifie : s’ils demandent un accord de paix, réponds positivement. Le verset qui suit confirme l’attachement de l’islam à l’instauration de la paix, même si les ennemis font semblant de rechercher la paix dans le but de trahir. Dieu dit à Son Prophète (paix et salut à lui) : « S’ils veulent te tromper, Dieu te suffit. C’est Lui qui t’a soutenu par Son aide et celle des croyants. »[11] C’est-à-dire que Dieu se charge de t’en protéger.[12]
Le Prophète (paix et salut à lui) considérait la paix comme quelque chose que les musulmans devaient s’attacher à préserver et demander à Dieu de leur procurer. Il demandait dans ses invocations : « Mon Dieu, je Te demande le salut ici-bas et dans l’au-delà… »[13] Il dit un jour à ses Compagnons : « N’espérez pas la rencontre avec l’ennemi, demandez à Dieu le salut, mais si vous les rencontrez, faites preuve de patience. »[14] Il détestait le mot « guerre » (harb) et disait : « Les noms préférés de Dieu sont `Abdallâh (serviteur de Dieu) et `Abd ar-Rahmân (serviteur du Miséricordieux). Les plus justes sont Hârith (laboureur) et Hammâm (hardi) et les plus laids sont Harb et Murra (amère). »[15]
[1] Sourate 2, al-Baqara, verset 208.
[2] Voir Ibn Kathîr, Tafsîr al-Qur’ân al-`azîm, 1/565.
[3] Voir Muhammad as-Sâdiq `Afîfî, al-Islâm wal-`alâqât ad-duwaliyya, p. 106, et Zâfir al-Qâsimî, al-Jihâd wal-huqûq ad-duwaliyya fî l-islâm, p. 151.
[4] Mahmûd Shaltût, al-Islâm `aqîda wa-sharî`a, p. 453.
[5] Voir Subhî as-Sâlih, an-Nuzum al-islamiyya, nash’atuhâ wa-tatawwuruhâ, p. 520.
[6] Sourate 49, al-Hujurât, verset 13.
[7] Jâd al-Haqq, revue d’al-Azhar décembre 1993 p. 810.
[8] Sourate 8, al-Anfâl, verset 61.
[9] Ismâ`îl ibn `Abd ar-Rahmân as-Suddî (mort en 128H/745), Suivant originaire du Hedjaz, a vécu à Kûfa, auteur d’ouvrages d’exégèse et de chronique historique, grand connaisseur des biographies. Voir Ibn Taghrî Baridî, an-Nujûm az-zâhira, 1/390.
[10] `Abd ar-Rahmân ibn Zayd ibn Aslam (mort vers 170H/786), spécialiste du droit, du hadîth et de l’exégèse, auteur d’ouvrages tels que an-Nâsikh wal-mansûkh et at-Tafsîr, mort au début du califat de Harûn ar-Rashîd. Voir Ibn an-Nadîm, al-Fihrist 1/315.
[11] Sourate 8, al-Anfâl, verset 62.
[12] Voir al-Qurtubî, al-Jâmi` li-ahkâm al-qur’ân 4/400.
[13] Abû Dâwud, Livre de l’éducation, chapitre : « Ce qu’on dit en se réveillant » (5074) ; Ibn Mâjah (3871) ; Ahmad (4785) – avec une chaîne authentique faite de narrateurs fiables, selon Shu`ayb al-Arnâ’ût ; Ibn Hibbân (961) ; al-Bukhârî dans al-Adab al-mufrad (1200) ; authentifié par al-Albânî, voir Sahîh wa-da`îf sunan Abî Dâwud (5074).
[14] Al-Bukhârî, Livre du jihâd et des expéditions, chapitre : « Lorsque le Prophète (paix et salut à lui) ne livrait pas combat au début de la journée… » (2804) ; Muslim, Livre du jihâd et des expéditions, chapitre : « Il est déconseillé d’espérer la rencontre de l’ennemi et recommandé de faire preuve de patience lorsque la rencontre a lieu » (1742).
[15] Rapporté par Abû Dâwud (4950), an-Nasâ’î (3568), Ahmad (19054), et al-Bukhârî dans al-Adab al-mufrad (814). Déclaré authentique par al-Albânî, as-Silsila as-sahîha (1040).
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